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lundi, 03 novembre 2008

Lingerie pour fille

Si vous pensez que je n’ai pas vu votre petit jeu, vous vous mettez le doigt dans l’œil jusqu’à la gorge profonde ! Qu’est ce que vous croyez, que je ne vais jamais sur les autres blogs ? Que je ne vois pas votre petit manège autour des dentelles, des balconnets,et autres strings à paillettes ? J’ai bien compris pourquoi vous étalez de la lingerie à toutes les pages de vos blogs identiques, vous cherchez à attirer les filles qui rêvent de soie et de satin et les garçons qui aiment les filles qui aiment la soie et le satin. Et tout ça pour augmenter vos statistiques, pour être vus, lus ou gros lulus sur le web international du monde entier. Eh bien, moi aussi, je vais vous prendre dans ma toile, englués, tout poisseux que vous allez être ! Je vais faire dans le dessous, pour toujours être au-dessus. Mais attention pas question de suivre les modes présentées par des filles anorexiques de moins de quinze ans. Je préfère circuler dans la marge des marques racoleuses. Moi je veux promouvoir la mamie, l’amatxi*, la mémé qu’on ne regarde plus comme une femme. Je suis old fashion, moi, monsieur ! Les bas qui scintillent et qui crissent, non merci, je laisse ça à la majorité froufroutante.

C’est que j’en ai vendu des gaines et des corsets sur les marchés de ma jeunesse ! J’en ai vu défiler des femmes (et même des hommes) qui se trouvaient trop grosses, trop fessues, et c’est souvent en rougissant qu’elles essayaient ces carcans, rêvant qu’ils feraient d’elles des stars de télé.

Alors gloire à vous gaines et corsets, grandes culottes et soutien-gorges renforcés ! Gloire à tous ceux qui aiment le coton brut et le blanc grand teint ! Je suis sûre que vous êtes assez nombreux pour réveiller mes stagnantes statistiques. Je vous en donnerai la  preuve en images dans les trois jours qui viennent...

*amatxi = grand-mère en basque.

 

Voici donc ma collection spéciale grosses doudounes, automne-hiver 2008-2009COLLECTION GAINES.jpg

samedi, 01 novembre 2008

My name is Garbo, Greta Garbo

greta garbo copier.jpgHier, à l’Autre cinéma à côté de chez moi, j’avais ma petite séance de repos à la caisse. C’est plutôt tranquille la caisse, même quand il pleut, même si c’est les vacances scolaires. On peut rester de longues heures, près du radiateur, à regarder son ordinateur qui rame, qui rame. Il y a quand même un peu de travail à faire, comme par exemple, le ménage pour que tout soit beau joli quand les spectateurs arrivent, ou enregistrer les entrées du jour pour que ces messieurs dames du CNC voient comment on travaille bien pour la culture mondiale. Il faut aussi, le vendredi, faire la monnaie pour le week-end, afin de ne pas arriver le mardi avec que des gros billets dans son fond de caisse et attendre deux heures que les spectateurs retournent leurs poches ou vident carrément leurs sacs pour trouver les vingt centimes qui feraient notre bonheur de caissier. Me voila donc partie sous la pluie, ma sacoche sous le bras, pleine de gros billets, avec la ferme intention de les transformer en rouleaux de sous qui fond gling-gling dans ma caisse quand je les y range.

Je les connais bien les employés de ma banque, c’est une petite banque de quartier, avec peu de turn-over dans le personnel, chaque fois qu’ils me voient arriver, ils doivent penser : «Tiens, voila la dame pour la monnaie !». Je les aime bien aussi, on fait le même métier. Eux ils vendent des sous et moi des billets… de cinéma, ou des verres de Buzet. Dans le fond, c’est pareil.

Je faisais la queue sagement, comme d’hab’ et quand arriva mon tour, je vis bien qu’il avait trop chaud, le jeune homme derrière son comptoir et sa cravate. Il s’activait sur sa chaise à roulette, devant son ordinateur, son tiroir caisse et son téléphone. Heureusement que sa calculette est dans sa tête que je me disais, comme ça, il n’a pas besoin de la chercher partout. Il me fit un petit sourire timide en voyant mes billets sur le comptoir. D’habitude il note sur un papier combien je lui porte et il me donne en échange les rouleaux d’automne tant convoités le vendredi. Ça va vite, c’est simple, pragmatique et efficace. « La procédure a changé », me dit-il. « Oui, oui », que je lui répondis sans vraiment écouter ni comprendre, d’ailleurs. « Il me faut votre numéro de compte » précisa-t-il. « Ben, c’est vous la banque du cinéma à côté de chez moi, et c’est vous qui avez l’ordinateur, là, juste en face de vous. Vous allez pouvoir trouver ça facilement ». « Oui, je vais faire une recherche par l’adresse. C’est quoi votre adresse déjà ? ». Moi, bonne fille, je la lui donnais sans problème. Évidement je la connais par cœur, c’est à côté de chez moi. Il commença à noter le nombre de billets que je lui présentais, sa saisie lui prit un temps fou. J’aime bien détendre l’atmosphère car je me plais à croire que j’en ai la gueule, surtout quand je vois des gens en difficulté. « Vous voulez que je vous donne les numéros des billets ? » que je dis pour rire. « Non merci, ce ne sera pas nécessaire » affirma-t-il sérieusement. « Ben dis donc, c’est quand même compliqué votre nouvelle procédure !». « Oui c’est un peu plus long surtout ». Les clients derrière moi semblaient tous d’accord avec lui. Au moment où je pensais qu’il allait enfin me donner de quoi travailler dans la joie et la bonne humeur, le jeune cravaté me tendit un papier : « Il va me falloir votre nom et votre signature ». « Bien sûr jeune homme, je m’appelle Greta Garbo » humphrey-bogart.jpgque je lui répondis fière de mon détachement matérialiste en ces temps de crise bancaire. Je riais mais lui pas du tout. Il inscrivait, il para- phait, il recomptait ses rouleaux qui allaient devenir miens, et sans lever la tête me répliqua : « Vous l’écrivez comment, Garbo ? ». Le monsieur derrière moi était mort de rire, mais pas mon petit caissier, je lui épelais alors glorieusement mon nom de star, lui permettant ainsi d’arriver au bout de sa procédure en moins de dix minutes. Avant de partir, je ne pus m’empêcher de lui demander si il fallait prendre un rendez-vous pour ouvrir un compte joint. Mamour et moi l’avions décidé le matin-même. « Oui, oui, bien sûr, repassez mardi ». « Très bien, ce sera au nom de Greta Garbo et Humphrey Bogart ». «Oui, mais sur rendez-vous seulement» conclut-il en attrapant les billets du monsieur derrière moi.