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mercredi, 31 octobre 2007

Brève de comptoir

Manger du rôti du bœuf, un jour de match contre l’Angleterre, c’est très fort symboliquement.

mardi, 16 octobre 2007

Du mou dans le genou

Je ne sais pas vous mais depuis samedi dernier, jour de la demie finale que vous savez,  j’ai comme qui dirait du mou dans le genou. Ce n’est pas le fait d’avoir sauter comme un cabri, en criant  « La France, la France, la France ! » comme aurait pu dire l’autre. Non, c’est juste en fait que j’ai pris des coups de bleu, et ça m’a scié les gambettes.

Eh les gars, il était où mon beau rugby ? La fougue, l’envie, le plaisir de jouer, il était où le plaisir de jouer ? Ça se transmet le plaisir, avec les mains, ça se passe en chistera, en ballon lobé ou en passe sautée. Sur le cœur, le ballon, bien au chaud, le regard fier vers les pagelles, un petit coup d’œil aux collègues et hop, on passe, on donne et on marque. Même pas peur, même pas mal !

Partis pour gagner petit, vous avez tout perdu. C’est ça le problème avec les Coupes du Monde, c’est qu’il faut gagner à tout prix. Comme les enfants avec les friandises ou les ânes avec la carotte, pour avancer il faut une récompense et c’est cette même récompense qui fout tout en l’air, qui phagocyte les âmes guerrières et les cœurs généreux, et l’on se retrouve tout petit riquiqui derrière son rideau de douche, à se demander qu’est-ce qui a bien pu clocher.

Bon, je sais, c’est facile à dire, bien assise dans mon fauteuil, mais j’ai le sentiment qu’une belle aventure se termine, avec un goût amer dans la bouche. Je n’ai pas compté les essais dans cette coupe du monde, mais il en manque au moins…. plein, depuis les quarts de finale. Les règles du rugby peuvent paraîtrent compliquées à certains, mais en fait, c’est très simple : il faut marquer de beaux essais pour gagner le cœur des spectateurs, voila, c’est tout !

Ce sont les Fidjiens qui ont gagné la coupe du monde. À quatorze, ils nous ont enthousiasmé en marquant deux essais. C’est ce rugby qui restera, celui des petits, qui n’ont rien à perdre et qui donnent tout.

Allez, il reste deux matchs, dont un avec un enjeu vraiment mineur. Messieurs, sachez que je me fous du résultat encore plus que de ma première chemise. Lâchez-vous, oubliez les tactiques trop compliquées, soyez déterminés, courageux, solidaires. Pour finir en beauté, il faut un beau feu d’artifice, une dernière belle image à se mettre derrière les rétines et qui nous fera espérer jusqu'au tournoi des six nations.

Que la force des Catalans, l’orgueil des Basques, la fougue des Toulousains, la fantaisie des Parisiens, la détermination des Auvergnats soient avec vous ! Le mou dans le genou, on s’en fout. L’important, c’est la rate qui se dilate.

vendredi, 12 octobre 2007

This is England

Ben voila, c’est parti, nous allons rencontrer nos amis anglais pour la demi-finale. On les connaît très bien. Tous les ans, nous tremblons en rentrant à Twickenham, ou en les recevant au Stade de France. C’est que c’est retord un anglais, sur le terrain. C’est perfide, avec son humour noir, son flegme, et sa sauce à la menthe. Pour rencontrer ce roux spécimen, il suffit de traverser la Manche, et pas plus loin qu’un vol de palombes égarées, vous vous trouverez dépaysés dans une circulation interdite aux dyslexiques. Si loin, si proche, se sont nos ennemis d’amour. Ils sont comme ça les anglais : agaçants et attirants.

Inventeur du beau jeu de rugby, ils oublient parfois que William Webb Ellis a eu la lumineuse idée de ramasser le ballon pour le porter à la main, chez l’adversaire. Il doit se sentir bien seul son fantôme dans les vestiaires de Rugby, en regardant ses concitoyens pratiquer un jeu au pied, terne, mais terriblement efficace. On ne peut briller dans tout !

Il est un domaine où, incontestablement, ils sont en haut de l’affiche, les angliches : c’est le cinéma. Ils sont champions du monde de la pellicule, depuis toujours, depuis que, dans leur équipe, jouent :

- Michael Winterbottom, tank you for “Wonderland” and “The road to Guantanamo” ;

- Andrea Arnold, tank you for “Red road” ;

- Nicolas Hytner, tank you for “La folie du roi Georges” ;

- Danny Boyle tank you for “Petits meurtres entre amis” ;

- Monthy Python, tank you pour tout. Surtout pour tout ;

- Stephen Frears, tank you for “The snapper” ;

- Edgar Wright, tank you for “Shaun of the dead” ;

- Tim Roth, tank you for “the war zone” ;

- Kenneth Branagh, tank you for “Much ado about nothing”… et pour tout le reste ;

- Julien Temple, tank you for “Joe Strummer” ;

- Terence Fisher, tank you for “Le fantôme de l’opéra » ;

- Richard Attenborough, tank you for “Gandhi” ;

- Ridley Scott, tank you for “Blade runner” ;

- Shane Meadows, tank you for “This is England”, à découvrir sans tarder dans tous les stades, euh, les salles françaises.

- And the last but not the least is… Mister Ken Loach !  Tank you for all your movies, all my tears, and my smiles. Tank you for your angers, your rebelling. Vous êtes le capitaine de cette magnifique équipe. Vous méritez toutes les Coupes, les Oscars, les Ours de Berlin, tous les prix en forme de laurier qui brillent au firmament pour l’éternité. Chapeau bas et minute de silence à vous tous. Allez mes Quinzes de la rose pelliculée, envahissez les stades et montrez à vos joueurs vos merveilleux plans séquences pour droper les émotions ! Baba, qu’on va en rester, médusés, interdits, cois ! D’entrée, nous vous faisons la haie d’honneur pour tous ces instants de bonheurs.

Alors, s’ils vous plait, messieurs les joueurs, oubliez vos contrats juteux, soyez braves, audacieux, ambitieux, servez-vous de vos pieds pour courir et de vos bras pour passer le ballon, portez le rugby au rang du 7ème art et surtout, messieurs les Anglais, marquez un essai les premiers !

dimanche, 07 octobre 2007

Soyez discrets

Il faut que je vous avoue quelque chose : mon amoureux n’aime pas le rugby de la télé, mais alors pas du tout. Il ne m’accompagne pas chez nos amis pour suivre les matchs, il coupe le son de la radio quand on y parle rugby, il n’aime pas les voisins qui trépignent à l’étage au-dessus parce qu’ils viennent de découvrir qu’il y a un sport qui s’appelle rugby et  que l’équipe de France vient de passer les quarts de finale.

Il n’aime pas les drapeaux agités, les maquillages et déguisements, les coups de klaxons. Tout ça le déprime, l’anéantit et je ne vous parle pas de ses coups de gueule.

Je lui ai bien suggéré d’organiser, avec quelques amis réfractaires au sport de compétition, des réunions Tupperware les jours de match, mais il préfère rester à la maison, la bouderie au coin des lèvres.

Moi, il y a longtemps que j’ai puisé chez nos amis anglais leur flegme légendaire pour affronter tout cet étalage de nuages noirs qui s’accumulent dans mon salon. Je gère, je négocie, j’évite, je contourne, une petite passe par-dessus et hop, tout en douceur, je le projette en touche et je récupère le ballon de ma passion.

Là, présentement, je viens de négocier avec sa patience parce que, non, décidément, non, ça ne peut pas s’arrêter maintenant. On ne peut laisser filer les Anglais jusqu’en finale, ils ne jouent même pas un beau rugby ! Ils ne marquent pas d’essais…

« On, qui ça on ? » me rétorque-t-il par-dessus ses lunettes.

Je pick and go avec mes argument jusqu’à l’épuisement, je l’étourdis et je finis par lui planter un essai que je transforme entre ses poteaux avec un bisou pour le faire taire. Repli stratégique de l’amoureux malheureux dans la cuisine : J’ai gagné, j’ai gagné  pendant au moins une bonne demi-heure !

Mais s’il vous plait, mesdames, messieurs, soyez discrets. N’exhibez pas vos frimousses peinturlurées dans mon quartier, rentrez de chez vos amis sur la pointe des pieds !  Si vous avez la passion exubérante, la voix qui porte et le klaxon bloqué sur « on », évitez de passer dans ma rue la semaine prochaine. Je veux bien faire le ballon dans le creux de ses bras pour contenir toutes les vérités de mon Cassandre, mais soyons solidaires, mesdames, messieurs, car le rugby est un sport d’équipe.

 

samedi, 06 octobre 2007

Elle commence quand la Coupe du Monde ?

J’ai beau tourner en rond dans mon salon, la zapette à la main, je ne trouve pas l’enthousiasme nécessaire, la fougue, l’énergie, la petite joie qui d’habitude me fait sauter comme une chèvre sur mon canapé.
Avec un collègue, nous cherchons bien sur Internet, les chaînes chinoises, javanaises ou russes qui pourraient, même dans une image floue, combler notre manque, mais ça pixellise à mort, les arrêts saccadés sont interminables, et les commentaires grésillants dans la langue de Lao She, très certainement savoureux, ne m’apportent rien. J’aurais dû poursuivre mes études !
Rien, pas le moindre ballon ovale à se mettre sous le bras. Mais ils sont où les matchs dans ma télé ? Dans la bousculade des annonceurs qui nous vendent leur ambiance aux néons blafards ? Messieurs de dedans le poste, si vous croyiez m’avoir avec votre publicité éhontée, rhabillée aux couleurs du Mondial, vous vous trompez ! Non je n’irai pas à la Société Générale en Peugeot, ni à la GMF. J’ai déjà une assurance toute prête à ne pas me rembourser en cas de gros pépins. Je ne mangerai pas votre jambon qui brille dans son plastique, ni vos boissons vitaminées, ni rien d’autre.
Je me contre-fiche que les Blacks Nike les Français en Adidas. Les cocoricos du Coq sportif ne retentiront jamais dans ma garde-robe ! Désolée, trop rustique pour mes robes de princesse.
Ça ne me fait ni chaud ni froid de voir le demi d’ouverture de l’équipe de France me tendre son sandwich sur les quatre par trois des abris bus. Moi je veux le voir sur le terrain, plaquer comme un fou, mettre de la folie dans le jeu, dérouter la défense adverse et nous faire des chandelles jusque dans le milieu du ciel !
Même nos petits joueurs du tournoi des six nations sont absents de l’écran, eux qui comblent de joie nos samedis pluvieux des longs mois d’hivers. C’est pourtant une valeur sûre pour la télé, le tournoi des six nations, on les connaît tous ces petits gars. Je n’ai pas encore vu le si beau vert des maillots irlandais. Au fait, il va comment notre petit O’Driscoll ? Et les Ecossais si élancés, ils jouent où et à quelle heure ? Bon sang de bon sang ! Laissez débarquer les anglais dans ma télé ! Un raz-de-marée que je veux, des couleurs de partout ! Des défis d’avants, des chisteras, des passes sautées. Je veux voir des demis de mêlée de partout dans le monde pousser leur pack dans des regroupements magiques. Je veux voir les Portugais, les Japonais, les Tongiens et les Roumains. Je veux dans le stade de mon salon, retrouver l’enthousiasme d’un Roger Couderc et les mots d’un Daniel Herrero pour commenter jusque tard dans la nuit les ballets des ailiers qui courent vers la terre promise.
Laissez vos sponsors, votre agent aux vestiaires, sortez les crampons et les ballons ou alors rendez-moi ma redevance que je paye fièrement, uniquement pour voir les matches de rugby. Je suis en manque, je trépigne, à la limite de l’en-avant, même l’éponge magique ne comblera pas cette frustration. Gardez votre putain de coupe remplie à raa bord de pognon et donnez-nous du rugby !
Allez les petits ! Soyez généreux, rentrez dans les stades, jouez, ouvrez, plaquez, transpirez pour le spectacle et ses amoureux. Et bien que ce soit TF1 qui retransmette, laissez les passes de maçons à la maison ! Et que commence la coupe du monde de rubis !