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vendredi, 06 juin 2008

Non mais !

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Alors voila, Mamour et moi avons décidé de prendre hier soir, j’étais de repos, le coucher de soleil en photo, pour avoir quelque chose de chaud à regarder les jours de pluie qui deviennent de plus en plus fréquent en ce p… de printemps pourri. J’avais bien pensé à prendre en photo un poulet rôti, c’est chaud aussi, le poulet rôti, mais Mamour n’aime pas tellement ça. Nous étions donc en partance pour les bords de l’Adour, tranquilles au milieu de la route, comme les rois de Bayonne, quand je me fis interpeller par une dame, au demeurant très bien mise, qui me tira par la manche. Excitée qu’elle était la petite dame. En deux mots, elle se présenta. Professeur au grand lycée, elle comptait bénéficier d’un passe-droit pour rentrer avant tout le monde, dans le cinéma près de chez moi. C’est qu’il y avait beaucoup de monde ce soir là au cinéma. « Je sais que vous avez le bras long, me dit-elle, et que peut-être vous pouvez faire quelque chose pour moi ». Non mais, ça ne va pas la tête ! que j’ai pensé dans la mienne. J’ai mis sur mon visage surpris mon sourire le plus hypocrite pour lui faire comprendre, un peu sèchement, que je ne pouvais rien pour elle, là, présentement. Après son départ, on est resté comme deux ronds de flan, Mamour et moi, comme des ballots au milieu de la route. Puis la colère est venue. Est-ce que je lui demande, moi, quand elle fait ses courses, si le carré de l’hypoténuse est égal au triangle des Bermudes ? Est-ce que je vais la voir chez son coiffeur pour qu’elle me confirme les dates des batailles Napoléoniennes ? Si je la croisais au théâtre, jamais je n’aurais l’idée de lui demander de me faire réviser mes verbes irréguliers, en anglais. Je ne crois pas l’avoir un jour, pourchassée dans une quelconque salle d’attente, cette dame, pour lui demander l’orthographe exact de Nabuchodonosor ou de péripatéticienne. Je me débrouille avec mes dictionnaires, moi ! Et puis d’abord j’aime pas les passe-droits ! Pour me calmer, Mamour m’a invitée au restaurant chinois, parce que, pour les photos, ce soir c’était raté. D’abord, il ne faisait même pas beau et puis l’Adour était toute grise.
Et là je me suis régalée, tout y était, la musique d’ascenseur tonkinoise, les baguettes qu’il faut casser en deux pour pouvoir s’en servir, la serviette pliée en forme de fleur de lotus, les bouddhas bien repus accrochés aux murs. Mais ce que j’aime par-dessus tout, au restaurant chinois, c’est les « Je vous en prie eeeeuh madame » du serveur qui me font toujours mourir de rire. C’est qu’il est poli lui, il est discret, souriant, attentionné, pas envahissant pour deux sous. Je ne l’ai jamais vu interrompre une conversation en tirant quelqu’un par la manche pour lui demander quoi que ce soit. Il a un doctorat es politesse, mon serveur du restaurant chinois et, qui sait, un jour peut-être, pendant son temps libre, il donnera quelques cours de civilité dans la salle des professeurs du grand lycée de Bayonne. J’en connais une qui peut déjà réviser.

09:13 Publié dans colère | Lien permanent | Commentaires (2)