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lundi, 04 août 2008

Les fêtes de Bayonne que j’ai vues : Les antis

Puisque à ce jour et à cette heure, aucun média n’a encore relayé l’info, je me dois de faire un reportage sur la manif des anti-corridas à laquelle j’ai participée samedi après-midi.

Nous nous étions donnés rendez-vous devant l’entrée principale de l’abattoir… euh pardon, des arènes de Bayonne, pour manifester notre opposition à ces pratiques barbares d’un autre temps.

Les manifestants se devaient d’être pacifistes, silencieux, dignes, comme les condamnés devant un peloton d’exécution. Nous étions une bonne centaine à faire face aux milliers d’assoiffés de sang et de douleurs qui nous insultaient copieusement derrière des CRS neutres comme des Suisses. Le mot d’ordre était de ne pas répondre aux provocations, je serrais donc les dents en observant et écoutant les « afficionadorateurs » de la mort.

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Voila ce que j’ai entendu :

- « Bande de cons, laissez vivre les traditions ! »

La corrida n’est pas une tradition basque et de toutes façons je ne vois pas pourquoi on n’abolirait pas les traditions à la con. L’excision est aussi une tradition et je pense que tout le monde est d’accord pour que plus aucune femme ne subisse de par le monde cette barbarie.

- « Le taureau est un animal de combat, il aime se battre ! »

N’importe quel animal mis dans les mêmes conditions se battra. Quand on vous enfonce des banderilles dans le dos on réagit et l’on pourrait mettre un lion, un chien, un coq, tous deviendraient un animal de combat, même ma Cosette se battrait jusqu’à la mort.

- « Si vous croyez que c’est mieux dans les abattoirs ?! »

Non ce n’est pas mieux mais ce n’est pas une raison. Dans un abattoir, on ne fait pas un spectacle de la mort. L’homme est parait-il l’animal le plus évolué, il se doit donc de lutter contre ses instincts les plus bas.

J’en étais là de mes réflexions quand j’ai vu arriver une dame accompagnant une petite fille. Mignonne la petite dans sa robe du dimanche bien repassée, un bouquet d’hortensias à la main, elle regardait partout, apeurée par la foule. Visiblement, c’était sa première fois. Coincée devant nos panneaux exhibant la mort sur carton, elle semblait comme fascinée. Déjà traumatisée et elle n’avait encore rien vu, pauvre petiote. J’imaginais bien sa mère lui rappelant à la fin du carnage comment jeter les fleurs à l’abruti endimanché dans son costume moulant et brillant pour bien montrer que c’est lui le héros. Garde tes hortensias ma petite, et va les déposer devant les boucheries qui proposent aujourd’hui de la daube de taureau de corrida.

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Comme vous n’êtes peut-être pas sans le savoir, je travaille dans un cinéma, il est à côté de chez moi. Nous passons parfois des films violents, interdits aux moins de 12 ou  16 ans. Je ne crois pas que cette dame aurait l’idée d’amener sa petite fille voir des films comme Irréversible ou Funny games. Ah non, trop de violence gratuite pour une enfant ! Et nous, les travailleurs du cinéma, nous ne la laisserions pas passer, la gamine, et pourtant ce n’est qu’un film. Tout le monde sait qu’à la fin du tournage, les acteurs morts ou torturés se relèvent indemnes et rentrent chez eux pour reprendre leur vie normale. Alors, quand c’est pour de faux, on protège les enfants mais on est capable de leur imposer le spectacle de la mort en directe et pour de vrai, sans même un avertissement. Mais dans quel monde vivons nous !

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Alors, si comme Michel Rocard, des millions de français, Mamour et moi-même vous abhorrez la barbarie, n’hésitez pas à apporter votre soutien aux associations qui luttent et militent pour les vraies traditions de vie.

 

DIAPORAMA

Commentaires

Je trouve que le mot abattoir est trop doux et trop élégant encore.
Dans un abattoir, on n'installe pas des milliers de gens autour d'un spectacle de torture. Je crois que pour la corrida, le mot reste encore à trouver, aucun ne convient me semble-t-il. Pourvu que l'on arrive à la faire abolir avant de l'avoir trouvé!
Moi aussi, j'étais là, avec une pancarte en Basque, près d'autres pancartes en Basque. Un beauf taurin est passé derrière nous en disant "Y'a des moments, tu te demandes si t'en en France!". No coment, sauf que lui, il allait voir une espagnolade où tout n'est qu'opérette de bas étage, sauf la souffrance et la longue et terrible agonie du taureau.

Écrit par : jenofa | lundi, 04 août 2008

Au fait, en ce moment, ils essayent de trouver une "place" pour faire toréer le petit Michelito, dix ans. Les anti corridas essayent d'empêcher ça.Les taurins s'indignent de cet ostracisme . Ils disent qu'il ya a bien des gamins de 7, 8 ans qui s'élancent sur des pistes de ski, qu'ils prennent des risques et que tout le monde trouve cela normal. Y'a pas à dire, zont tout compris.

Écrit par : jenofa | lundi, 04 août 2008

La corrida de Samedi était extraordinaire. Un moment exceptionnel de communion entre les 10400 personnes des arènes, 3 rejoneadors fabuleux chevauchant des montures plus belles les une que les autres. Vous auriez du rentrer à l'intérieur, il y avait encore quelques rares places à l'ombre. Vous aruiez vu ce que j'ai vu: Pablo Hermoso de Mendoza plus virtuose que jamais, le cheval de Sergio Vegas fixant dans les yeux un toro de plus de 500 kg à moins de 20 centimètres, et tout cela en pleine course. J'ai vu pas mal de corrida depuis de mon enfance où j'allais en famille avec mes parents, feu grands parents, frères et soeurs, à Dax ou à Bayonne, mais ce que j'ai vu Samedi à Bayonne était au dessus de tout. Il faut connaitre et aimer les toros plus que quiconque pour toréer un toro comme ça. Il faut dire que toreros et éleveurs travaillent main dans la main, de la naissance de la bête jusqu'au combat. Les toros ne sont jamais des victimes, ils sont choyés, honorés, et parfois comme Samedi élevés au rang de héros. Je crois qu'il reste quelques places pour les prochaines corridas de Bayonne. Venez voir ce qu'il s'y passe vraiment. Et sinon, bonne route quand même.

Écrit par : Bertrand | mercredi, 06 août 2008

Bonjour Bernard,
Pas question que je rentre dans une arène autrement que pour un concert, où l'on ne tue pas l'artiste idolâtré, à la fin du spectacle. Je lutte contre mes bas instincts, moi et je refuserai toujours de voir des spectacles de mort.

Écrit par : Slowalie | mercredi, 06 août 2008

Oh, le délire romantique, Bernard!
Moi, j'ai une autre proposition : comme l'on ne peut jamais parler que de ce que l'on connaît comme vous voulez nous l'expliquer, vous allez dans une arène à la place du toro et le matador (tueur) vous fait subir ce qu'il fait subir à l'animal, jusqu'au bout. L'est pas bonne, mon idée?
L'ennui est qu'après, vous ne serez plus là pour nous raconter l'effet que ça fait et si le romantisme est toujours le même que lorsque l'on regarde depuis les gradins.

Écrit par : jenofa | jeudi, 07 août 2008

Ce pauvre Bernard avec ces délires romantiques selectionnés sur l'autel de la douleur et de l'humiliation ! Ah ! Le romantisme de la souffrance comme au bon vieux temps de la barbarie. Comment il dit mon père ? Ah oui, il parle d'une excroissance chez l'homme qui lui fait dire et faire et écrire les pires âneries... Cette excroissance est le cerveau, fierté des humains qui fait de la politique, de l'art et de la philosophie quand c'est le plus beau et qui fait les guerres, les tortures, les goulags et la corrida quand c'est le plus môche. Continuons à lutter contre ce spectacle.

Écrit par : Laurent CAUDINE | jeudi, 07 août 2008

Et comment qu'il disait Barrès? Ah oui, 'Du sang, de la volupté et de la mort".
Et comment qu'ils disaient les Franquistes? Ah oui! "Viva la muerte!".
Beau marquage dans les rangs de l'extrême droite.
Et quand je pense que certains hommes de gôche vont assister à ça! Si, j'en ai vu, samedi, à Bayonne!
" Bourgeois ! nous sommes des taureaux
Captifs en vos arènes rouges,
Aux yeux d’une foule de gouges
De michés et de maquereaux.
Bourgeois ! nous sommes des taureaux
Que l’on torture et que l’on tue,
Et votre bêtise institue
Une gloire pour nos bourreaux."
Les taureaux, 22/28 octobre 1899, in La guerre sociale, chansons de Gaston Couté, éditeur Le Vent du ch’min, Saint-Denis, 1980.
Gora Gaston!

Écrit par : jenofa | jeudi, 07 août 2008

Merci pour votre belle démonstration d'ouverture d'esprit.
Peut être que la prochaine fois, combattant vos bas instincts d'anti-primaires, vous passerez ne serait-ce q'une minute à réfléchir aux opinions des autres personnes. En rêvant un peu, vous prendrez aussi le temps de lire ce que les autres écrivent plutôt que de mettre en marche un discours creux et impersonnel. Faîtes preuve d'un minimum de jugeotte avant de vous lancer dans un débat de ce genre. Au fait, où avez vous vu un Bernard sur ce blog ???? Débattre avec les autres, à moins que je sois un abruti complet, ça passe par lire/écouter ce que dit l'autre...allez, un peu de courage, ça va venir

Écrit par : Bertrand | mardi, 12 août 2008

A Bertrand,
Désolée, de vous avoir appelé Bernard,je suis un petit peu dyslexique sur les prénoms des garçons.
Ceci dit, je ne vois pas en quoi le fait d'aimer les corridas est une opinion, c'est comme aimer les courses de voiture, la choucroute ou les combats de boxe. C'est juste un histoire de goûts, pervers en ce qui vous concerne. Si j'étais méprisante comme vous l'êtes je vous proposerai bien d'aller vous faire analyser chez un thérapeute. Mais d'où vous vient ce besoin de voir de la souffrance, du sang, et la mort ? Les bas instincts sont de votre côté et si nous, les anti-corridas sommes des anti-primaires et bien c'est tant mieux et cela nous honore plutôt.
De plus, je n'ai lu aucun discours creux ou impersonnels dans les commentaires postés, mais des réactions de gens sensibles à la souffrance, j'y ai lu aussi une belle citation et les paroles d'une chanson émouvante (j'aimerais bien en connaitre la musique). Et plutôt que d'élever les taureaux au rang de héros, allez un peu de courage, refusez cette mise en spectacle de la mort.

Écrit par : Slowalie | mardi, 12 août 2008

Les commentaires sont fermés.