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mardi, 02 septembre 2008

La politique de l'autruche

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Alors voila, si j’ai bien suivi le calendrier scolaire, la rentrée des p’tits n’enfants se fera cette année le 2 septembre. Aujourd’hui quoi ! C’est une bonne chose, il faut qu’ils s’instruisent ces chers petits, qu’ils apprennent à réfléchir par eux-mêmes, à compter, à lire la poésie, à respecter les autres et à vivre ensemble.

Ah vivre ensemble ! Voila un beau chalenge pour les générations futures. Cet apprentissage passe aussi par les parents dont le rôle est de plus en plus flou dans nos sociétés déstructurées, consuméristes et agressives.

Si je vous raconte ça c’est que dimanche dernier mon amoureux et moi étions sur la plage, tranquilles, l’esprit au repos, sans un mot nous lisions chacun un petit polar sans prétention mais qui tient en haleine son lecteur dans des silences pleins de suspens. Entre deux baignades, pour alléger mes pieds boudinés, nous nous délassions sous un soleil amical, bercés par des brises légères. Vers 17heures des parents soucieux du bien être de leurs petits sont venus profiter aussi de cette belle journée. C’est qu’il faut les occuper ces petites boules d’énergie pure ! Moi je veux bien, mais sont-ils obligés de les laisser hurler sur la plage sous prétexte qu’ils sont contents ? Et adieu mon joli repos hebdomadaire. Sous les : « Regarde papa comme je fais bien les galipettes  arrières, mais regarde papa ! » Mais pourquoi il ne regarde pas le papa ? Pourquoi il fait l’autruche la tête dans sa serviette ? Tout le monde le regarde le petit, mais lui il veut son papa, son référent, son héros qui d’un sourire approbateur pourrait le faire taire. Qu’à cela ne tienne si papa démissionne maman est là pour compenser. « Maman tu viens avec moi, je vais faire un énorme trou, mais alors là, drôlement énorme le trou jusqu’au centre de la terre et puis comme ça on pourra enterrer papa ! ». Et il rit le petit, il crie de joie en tapant sa pelle sur son seau. Maman patiente se lève en pensant peut-être à un certain Oedipe qui en a fait de belles aussi, en son temps. Nous voilà tranquilles pour un moment du moins c’est ce que j’espère en me retournant vers mon ami soleil. J’ai juste le temps de fermer les yeux que des hurlements me font sursauter : « Mais non maman, tu ne dois pas mettre le sable sec avec celui qui est mouillé, c’est pas joli comme ça ! Il faut en faire un autre de trou, un peu plus loin là près du monsieur et de la dame » Mais c’est nous ça, le monsieur et la dame ! Je me redresse prête à défendre mon pré carré contre ce futur prospecteur de pétrole. Il se rapproche dangereusement le petit Kevin, en brandissant sa pelle, suivi de sa maman toujours patiente et attentionnée. Alors là, ça ne va pas du tout, le sable sec, il va être pour ma pomme et dans mes cheveux en plus, mais maman ne voit rien toute occupée qu’elle est à divertir son chéri. Mon amoureux dort. Ah, il ferait bien une future autruche lui aussi, la tête dans sa serviette, il ne voit rien de cette agression territoriale ! Je regarde autour de moi en cherchant un soutien dans des regards d’adultes compatissants, mais non tout le monde s’en fout des trous. Il va bientôt nous ressortir les mines de la dernière guerre mondiale, le petit tellement il creuse. Ça devient dangereux, surtout qu’il n’est plus seul, ils sont plusieurs maintenant à creuser, des vrais chiots qui cherchent leurs os, sans parler d’un autre qui, à 5 mètres, pousse du bout du pied difficilement un ballon en hurlant « Zidane, Zidane ». Evidement je ne peux rien dire, tout le monde va penser que je n’aime pas les enfants, je les adore au contraire, ce sont les parents qui m’agacent, englués dans leur amour ils sont seuls au monde avec leurs progénitures. Vite il faut qu’on y aille, qu’on se réfugie dans un endroit interdit aux mineurs, sinon je craque. Je réveille mon amoureux : « J’ai peur, viens on s’en va ! » Bien sûr il ne comprend pas et je n’ai pas le temps d’expliquer, « une urgence » que je bafouille, « un petit pipi salvateur, là dans le bar tout proche ».

Alors messieurs dames, parents ou futurs parents, je vous demande gentiment de ne plus faire l’autruche sur la plage, en laissant hurler vos enfants, surtout que cet animal n’est pas réputé pour son intelligence et de reboucher les trous de vos petits pour éviter les accidents, quant à moi je retourne à la plage, jeudi jour de classe, pour profiter des derniers rayons du silence.

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10:15 Publié dans Babillages | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Les amoureux protecteurs ne sont plus ce qu'ils étaient.

Écrit par : Prax | mardi, 02 septembre 2008

Tout fout le camp, mon bon monsieur !

Écrit par : slowalie | mercredi, 03 septembre 2008

Les commentaires sont fermés.