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vendredi, 05 octobre 2007

Cauchemar

Ben voila, il ne manquait plus que ça, je me mets à rêver de Bernard Laporte, maintenant. Mais qu’est-ce qu’il vient faire dans mes nuits, celui-là ? Je les trouve déjà bien assez courtes et agitées, si en plus je dois me les faire parasiter par des secrétaires des tas, je crois que je vais consulter sans tarder.

Ce brave était porté en triomphe par Nicolas Sarkosy, plus excité que jamais. Il le tenait à bout de bras, son copain de footing, tout rouge et congestionné, tout à fait assorti à Roselyne Bachelot qui l’aidait dans son effort dans son beau tailleur pieds de coq, rose et beîîîge, du plus bel effet.

Et ça piaillait et ça braillait dans mon jardin, tout en piétinant mes roses, mes trèfles et mes chardons. Et je ne vous parle pas de mes beau poireaux, écrasés, juste avant l’hiver. Je vais mettre quoi dans ma soupe, moi ?

J’avais beau leur courir après pour les arroser de répulsif, rien n’y faisait, ils ne me voyaient même pas.

« Allez ouste, dehors les nuisibles ! Je m’en vais vous traiter avec du lourd, du chimique, du napalm. Si vous ne sortez pas d’ici, j’appelle Brigitte Bardot et je porte plainte pour génocide de limaces. »

Trop occupés à vociférer et à soutenir l’entraîneur aux lunettes embuées de bonheur, ils tournaient en rond en creusant des tranchées boueuses dans mes plantations.

« On a gagné, on a gagné ! » répétaient-ils sans cesse…s’enfonçant inexorablement dans la terre.

Ils jubilaient, la larme à l’œil, bavant leur joie sur leurs souliers.

« Mais bon sang, de bon sang, allez faire vos cochonneries à l’Elysée, y’a de la place dans vos parcs et vos jardins ! »

« On a gagné, on a gagné ! » Et c’était reparti !...Une voiture de police venait de s’arrêter devant chez moi. Evidement vue l’heure tardive, il y’avait tapage nocturne. Et c’est vrai que pour tapager ça tapager un max. Me voila bien, moi qui fais tant d’efforts pour entretenir de bons rapports avec mes voisins !… Je crois que je vais demander l’asile politique à l’Argentine, jusqu’à la prochaine Coupe du Monde.

Des policiers, taillés comme des piliers, un papier à la main, descendirent de la voiture. Je m’apprêtais à trouver une excuse à deux balles quand, m’ignorant, ils se dirigèrent vers notre prestigieux entraîneur, et là, d’une belle voix de stentor, un des  policier tout frais débarqué dans mon lit, annonça, avec des trémolos d’émotion, que la France avait bien gagné, que toutes les instances officielles l’avaient confirmé, personne ne pouvait contester cette victoire, la France avait bien gagné… au tirage au sort des maillots.

Je crois qu’à ce moment là, je me suis réveillée toute agitée et seule dans mon lit.

Maintenant, un peu inquiète, j’attends mon amoureux qui doit rentrer du travail. J’espère juste qu’il n’aura pas trop de bleus foncés partout sur le corps.

mercredi, 03 octobre 2007

Fauves, je vous aime

C’est décidé, moi aussi, je prends parti. Je choisis mon chouchou, mon coup de cœur de ce Mondial. Mes héros du moment, mes hommes à suivre, incontestablement, ce sont les Pumas. C’est sensuel, ça, un Puma, c’est félin et ça se love sous les poteaux rugby, le ballon à la main. Ils sont solides sur leurs pattes et retombent toujours dessus, mine de rien, tout en douceur. Ils ont un beau maillot, les Pumas, avec du beau bleu de notre ciel dedans. Ils ont des noms italiens, espagnols et  basques, ils sont bondissants. Fiers, altiers et généreux, ils ont l’envie et la « varja* ». Et tout le monde sait bien que l’on ne peut rien contre la varja.

Ils font les chien dans un jeu de quilles mais ils sont bien là, ils jouent, ils s’appliquent, ils ne laissent rien passer, ils s’interpellent et s’encouragent, jusqu’au bout de leurs crampes.

Ils nous ont surpris car, trop imbus de notre « de-toute-façon-on-va-gagner-puisqu-on-joue- chez-nous », nous ne les attendions pas cette année. Ils ont mis un grand coup de pied dans nos suffisances de « gentils organisateurs ». Nous les avions sous-estimés et l’on gagne rarement à manquer de considération pour ses adversaires. Le jeu de rugby, c’est comme ça : pour gagner, il faut respecter ! Toi le Chef de la basse –cour à crête tricolore, te voila prévenu. C’est ça les Pumas, ils te font choir de ton perchoir quand, trop confiant, tu ergotes trop sûr de toi, dans le virage final.

Ils jouent avec leur cœur ça se voit dans leurs yeux, ils vont m’enthousiasmer, c’est sûr, et me faire ronronner à mon tour. Ils ont su garder la flamme des amateurs et portent bravement le ballon sur le cœur. Rien à faire des classements et des bonus, rien à perdre, en félins rugissants, ils traversent les télés, prennent du plaisir et quand on prend, au rugby : on donne ! Messieurs les Argentins, je vous attends et pas seulement au tournant mais dans les belles lignes d’ailiers, sous les poteaux, partout sur le terrain ! Et que vos mêlées porteuses de promesses, vous conduisent, pour la plus belle des finales, au panthéon des Grandes Equipes.

 

 

*Equipe bénie des dieux et donc en état de grâce : Les rebonds sont toujours favorables, le coéquipier est toujours bien placé, les passes ajustées au cordeau. Très rare mais très beau.