mardi, 15 juillet 2008
Araignées, mouches kamikazes et autres volants
Je ne sais pas si vous avez un jardin, mais moi, oui. Enfin, c’est plutôt un jardinet, avec quelques plantes épineuses qui apprécient particulièrement la pluie, l’ombre et la poussière des chantiers voisins. Mais, dans mon jardinet, il y a de magnifiques araignées que j’élève avec amour. Elles commencent à grossir et leurs toiles dansent au vent sans jamais s’abîmer ou se déchirer. C’est que c’est costaud, une toile d’araignée.
L’avantage de les y laisser, les araignées, c’est que les enfants qui en ont peur ne viennent pas piétiner mes plates-bandes. Les adultes non plus, d’ailleurs. C’est déjà ça. C’est mon jardin et je ne le partage qu’avec Cosette, les araignées, les abeilles et les papillons. Point barre.
Un deuxième avantage, c’est qu’elles mangent les mouches, mes araignées, et on les voit grossir, grossir, pleines de ces insectes qui n’ont que ce qu’ils méritent vu que les mouches ça fait rien qu’à embêter les gens et les vaches quand il y a de l’orage. Non, je n’ai pas de vache, mais je pourrais. Je préférerais que les araignées mangent les limaces et les escargots, mais elles ne sont pas françaises mes araignées, elles sont basques et ne goûtent pas de ces gastéropodes idiots et voraces. J’organise donc des lancers d'escargots dans le jardin d’à côté vu qu’il est bourré d’anti-limace et de produits chimiques qui maintiennent les jardinets propres et verts. Chacun son job, mes voisins utilisent des produits de merde et moi je fournis la matière première. Donc, les armiarma* mangent les mouches, mais celles-ci ne sont pas folles et régulièrement se replient dans ma chambre ou mon salon. Non, mais, elles ne peuvent se faire manger dehors, tout naturellement, dans l’ordre des choses et de la nature ?! Elles ont l’air malin, tiens, à tourner en rond près du plafond. Plutôt que de vivre une existence aventureuse et pleine d’adrénaline, elles me font le plan pépère du squatteur bourgeois et frileux. Mais, bon, elles finissent toujours par vouloir sortir, ces idiotes qui ne savent pas ce qu’elles veulent. Et là, c’est radical et systématique, elles se suicident par dizaine sur mes vitres propres et transparentes au lieu de passer par la porte comme tout le monde. Ce que c’est con une mouche ! Remarquez, après, ça fait joli, ces impactes de mouches sur mes vitres. On dirait des décorations de noël avec de la fausse neige, pour un mois de juillet, c’est original.
Et quant au dernier avantage d’avoir des araignées, c’est la toile, bien sûr. Vous n’êtes pas sans savoir que ces filaments servent de point d’attache aux fantômes. Vous ne saviez pas ? Mais oui, c’est évident, si vous voulez qu’un fantôme habite chez vous, il vous faut une belle toile d’araignée, bien placée dans un endroit chaud et sombre, et là votre fantôme aura un point d’accroche comme une base d’envol pour errer tranquillement dans votre maison. C’est le point de départ, pour élever des fantômes, il faut commencer par héberger des araignées. C'est pour ça que, régulièrement, je me présente au cinéma d’à côté de chez moi avec quelques filaments dans les cheveux (que je fais passer pour des cheveux blancs) car, il faut que je vous dise, il est plein de fantômes et j’y entretiens donc clandestinement quelques toiles. Mais nous en reparlerons, les fantômes du cinéma méritent à eux seuls une belle note, bien longue, bien développée et sans pattes de mouches.
*Armiarma = araignée en basque
18:47 Publié dans Babillages | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Je suis une mouche, posée sur ta bouche, lalalalala
Même pas peur des araignées lalalalalala
Ni des fantomes houhouhou
On va au ciné héhéhéhé
je suis une mouche, posée sur ton nez...
Écrit par : le plébéien bleu | jeudi, 17 juillet 2008
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