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jeudi, 17 juillet 2008

Les proies

les proies.jpgIl faut que je vous fasse part d’une petite colère qui me taraude depuis mardi dernier. Je voulais, depuis plusieurs jours, me rendre à l’autre cinéma à côté de chez moi pour voir un film espagnol qui est sorti ce mercredi 16. Ce film s’appelle « Les proies » en français et « El rey de la montaña » dans la langue de Cervantes.  C’est un film à suspens : Un homme perdu dans la montagne se fait tirer dessus par des inconnus. J’aime ça, les films à suspens, cela me permet de serrer la main de mon amoureux un petit peu plus fort, en me blottissant près de lui.

Je l’attendais donc avec impatience, le film, pas mon amoureux, en ayant bien repéré sur mon planning les soirées de libre pour le voir assez vite. Le jour de sa sortie nationale, hier, je ne travaillais pas et, donc, nous pourrions le voir. Comme ça personne ne m’en parlerait avant ni ne me dévoilerait la fin.  J’aime que les films soient vierges dans ma tête quand je vais les voir. Même les critiques, je les lis après. Lundi, j’attendais… Mardi, sur mon lieu de travail désert pour cause de beau temps, j’attendais aussi. C’est long, très long une soirée dans ma Taverne quand personne ne vient me voir. Pour passer le temps, j’attrapais un programme du Méliès qui traînait sur le comptoir. Le Méliès est un cinéma situé à Pau, un peu comme celui d’à côté de chez moi, art et essais et tout et tout, mais en moins beau, forcément. Il présente les films un peu comme nous, avec un résumé, quelques photos et une grille d’horaires. Lui aussi propose « Les proies » dans son programme et je décidais d’en lire le résumé, pour voir comment il le présente. Et là, horreur et damnation ! J’étais en train de lire la fin de l’histoire, là, dans le résumé, qui ne doit donner que l’envie de voir le film. Un couillon de rédacteur dévoilait la fin en me racontant qui était l’assassin.

J’ai fermé le programme, mais trop tard. Comme je suis normalement constituée, ma rétine avait imprimé l’info en la communiquant à mon cerveau qui commençait son ébullition dans son lobe où réside la colère. Non mais, ils manquent d’iode à Pau ou quoi ? Ils veulent couler leur boîte et par là même couler la notre ?! Je vais te le jeter moi, leur programme, c’est une faute lourde que de le laisser traîner leur truc ! Non mais, franchement, est ce que Monsieur Méliès aurait voulu qu’on raconte la fin de son magnifique « Voyage dans la lune ». A coups de pieds aux fesses qu’il les aurait sortis les trop bavards, les pas respectueux de l’histoire. Et voila un petit bonheur de la vie piétiné par un qui a trop vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours. On se calme dans les Pyrénées, on se calme et surtout on se tait ! La montagne c’est fait pour le silence ou le suspens. Mais le suspens, visiblement, monsieur le rédacteur, vous ne connaissez pas.

Je suis tout de même allée voir le film avec la paradoxale frustration de celle qui sait. J’ai essayé de faire comme si mais, évidement, ce n’était pas pareil. Et même si cela avait été une très grosse daube, le navet du siècle, même si j’avais dormi d’ennui pendant la moitié de la projection, même si j’avais eu l’envie de huer le réalisateur et même si le film ne tient pas ses promesses : Trop de gros plans pour suggérer l’angoisse, des longueurs et une fin un peu plate et improbable, jamais, jamais je ne raconterais que c’est le jardinier l’assassin. Non mais !

 

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