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jeudi, 24 juillet 2008

Coucher de soleil

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Mardi dernier, après une belle journée ensoleillée, nous décidâmes, mon amoureux et moi ,de laisser l’appartement en garde à Cosette pour aller photographier le coucher du soleil qui promettait d’être magistral. Je l’avais décidé, il ne manquerait pas au rendez-vous, c’était sûr, ce soir là, nous assisterions au plus beau des spectacles avec des couleurs chaudes, chamarrées qui s’étirent dans le ciel jusqu’à faire venir la nuit. Ah, les belles photos en perspectives ! Nous avions jeté notre dévolu sur la plage de la Barre car j’y ai passé une enfance heureuse à gravir ses dunes, à explorer ses blockhaus et à enlacer ses arbres (j’aimais bien faire ça).  J’en connais tous les brins d’herbes, les grains de sable, les odeurs de soufre qui émanent du site industriel de Tarnos, juste en face, les bruits, tout. Je connais tout de la plage de la Barre, je l’ai vue évoluer en même temps que je grandissais moi-même. Nous voila donc partis, en route pour les souvenirs dans ma petite auto verte comme une grenouille, avec le secret espoir de voir mes photos en fond d’écran chez tous les internautes de France.

La plage de la Barre n’a plus rien à voir avec celle de mon enfance. Nous sommes dans l’ère du tourisme et de l’aménagement du territoire et, donc, ça aménage, ça aménage, surtout des parkings et des promenoirs décorés de quelques plantes endémiques à la région pour retenir le sable qui se fout des aménagements humains comme de son premier grain de silice. Mais il faut dire que ce n’est pas trop mal. Ces messieurs les aménageurs ont laissé tout de même une belle part à la nature, pour une fois ils l’ont joué modeste… Nous avons trouvé une place facilement et ma petite igela* semblait un peu perdue sur ce grand parking désert. Incroyable, personne sur les promenoirs, personne sur la plage pour assister au coucher du siècle de sa majesté. Personne pour nous bousculer et nous renverser sa crème glacée sur le tee-shirt. Pas d’enfants qui refusent de rentrer préférant faire un dernier château de sable, pas un couple d’amoureux enlacé sur les bancs, même pas un surfeur à la mèche blonde qui surveille l’horizon en faisant des incantations pour faire venir les vagues. Mon amoureux et moi nous ressemblions à deux communistes perdus un 2 mai sur la place rouge. C’est que c’est grand un aménagement du territoire quand on est seul ! Nous avons donc pris nos aises pour déambuler sur le promenoir.

« Tiens, une mouette », trop tard pour la photo, elle est véloce, la bête.

« Oh, un nouveau camping en bord de plage ! »

« Ce n’est pas un camping mais un camp de gitans », précise mon amoureux qui ne supporte pas les approximations. Magnifique, un camp trois étoiles, là, sur le gazon anglais, à deux pas du golf très chic et de la thalasso pour bôbô$, douches et toilettes publiques à volonté, avec vue imprenable sur la mer et le coucher de soleil. Ils étaient nombreux, forcément, une opportunité pareille ! Nombreux et tranquilles. Eux aussi s’étaient donnés rendez-vous pour la photo de famille, j’aurais bien aimé me joindre à eux. Evidement je n’ai pas osé, mais j’étais contente de les voir là, pour une fois qu’ils n’étaient pas coincés entre deux bretelles d’autoroute. Même Tony Gatlif n’aurait pas osé tant de luxe dans un de ces films ! Et là j’ai compris pourquoi il n’y avait personne sur la promenade : déjà, les gens ont peur des gitans le jour, alors la nuit...

Le coucher de soleil n’a pas tenu ses promesses. Paresseux, vas ! tu n'as ni chamarré le ciel ni chaviré mon coeur. Nous n’obtiendrons pas de prix pour nos photos mais tu seras là demain à te coucher tout pareil à la plage de la Barre... avec un petit air de guitare en plus.

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*Igela = grenouille en basque

Commentaires

Les basques et le gitans ne se rencontrent pas mais regardent le même coucher de soleil. Oui, il y a quelque chose là-dedans, je ne sais pas quoi, mais il y a un fond de vérité culturelle.

Écrit par : Prax | vendredi, 25 juillet 2008

J'ai un copain dont la mère est gitane et le père basque. Oh le beau mélange, qui plait énormément aux filles !

Écrit par : slowalie | vendredi, 25 juillet 2008

Rien de tel qu'un gitan et sa guitare, le soir au coin d'un feu de bois sur une plage où le soleil nous dit bonsoir embrasant l'horizon ...

Écrit par : cat | vendredi, 25 juillet 2008

Avec un petit coup de rouge et la soirée est parfaite.

Écrit par : slowalie | vendredi, 25 juillet 2008

The early bird catches the worm

Écrit par : charms | mardi, 12 octobre 2010

Les commentaires sont fermés.