lundi, 29 septembre 2008
Ils sont riches les Naméricains
Hier, jour de repos et inévitablement de cinéma, une fois n’est pas coutume, je suis allée voir un film pour djeunes. The Dark Knight qu’elle s’intitule la dernière vision de Christopher Nolan sur la vie et l’œuvre de Batman.
De suite on voit tout les sous qu’ils ont mis dans le film. Ils sont riches les Naméricains. Ça pétarade de partout avec des gros bazookas dernière génération, les vitres explosent toutes les cinq secondes et je ne vous parle même pas des costumes et des véhicules de tous ces braves gens qui ont bien du souci pour maintenir la justice dans une ville sans âme. Ils mettent beaucoup de sous pour faire un film et c’est pour ça que c’est un film de djeunes qui aiment quand les explosions succèdent aux courses poursuites et aux tirs nourris de toutes parts. Mais attention, pour être un vrai film de Naméricains, il faut aussi que les héros et tous les personnages aussi soient riches, sinon le film pourrait être anglais, canadien ou même français. Donc les héros vivent dans l’opulence, à commencer par Batman himself qui est un des hommes les plus riches de la planète. Ça on le sait parce qu’il nous le dit, le gars, et il nous le montre. Il a obligatoirement une Batmobile qui se transforme en Batmoto, des Batcopines, un Batappart (penthouse) et des Batfactotums. Bien sûr on ne sait pas comment il a bâti sa fortune, Batman. Est-ce que des centaines de Mexicains travaillent pour lui et pour trois cacahuètes dans des conditions précaires ? Est-ce qu’il a trafiqué par le passé (et pour se racheter il œuvre désormais en faveur de la justice) ? On ne sait pas. Et de toutes façons les djeunes ils s’en foutent. Toujours est-il qu’il est assis sur un tas de stock-options qui le mettent à l’abri du besoin, pour toujours. Mais il n’y a pas que lui qui soit riche, le méchant, le vilain, personnage le plus intéressant du film, est riche aussi, et drôlement même… Joker qu’il s’appelle, moi j’aurais préféré Cinq de Pique, mais non, lui c’est Joker. Il possède tout un tas d’armes, d’explosifs, qui même achetés en solde doivent correspondre au PNB de l’Afrique entière. D’ailleurs on le voit brûler tous ses billets gagnés malhonnêtement, pour bien dire qu’il est méchant, fou et que ses raisons assez obscures pour détruire Batman ne relève pas de l’envie ou du besoin de posséder une grosse fortune comme les autres méchants, dans les autres films. Les personnages secondaires sont riches aussi. Même le flic de base doit l’être, riche, puisqu’il court toujours sans jamais s’arrêter ni pour manger ni pour dormir. Il cumule un max d’heures sups, et si il s’en sort, on imagine bien sa retraite dorée en Floride ou en Californie. Bref, tout le monde est riche, mais malheureux. À la fin, le gentil et fade Batman est banni de la société, on sait que Joker reste en vie, il faut bien prévoir une énième suite… avec encore plus de moyens. Bon, je m’arrête là, il faut que je regonfle les semelles de mes chaussures pour aller travailler dans mon Bathcinéma à côté de chez moi.
23:14 Publié dans Je fais ça trois fois par semaine | Lien permanent | Commentaires (3)
jeudi, 25 septembre 2008
Classe sociale
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai remarqué que dans la vie, les gens sont tous différents. Vous l’avez remarqué aussi, forcément, car j’imagine bien que vous en côtoyez aussi, des gens. Moi je les aime bien, les gens. Ils sont mon miroir et me renvoient ce que je suis ou ce que je ne serai jamais.
Donc, les gens sont tous différents :
Il y a les fragiles, toujours la larme à l’œil cachés derrière leurs cheveux, le regard bas, ils traversent la vie dans la douleur.
Il y a les forts, les costauds de la vie qui ne craignent rien ni personne, autoritaires, ils passent sans se retourner, sans états d’âme.
Il y a les rigolos que l’on qualifie de petits. Pourquoi les rigolos devraient-ils toujours être petits ?
Il y a les gentils, toujours prêts à tendre la main, la joue, le sourire au coin des lèvres.
Il y a les fiers, qui même avec une serpillière sur la tête gardent une allure de prince.
Et puis il y a ces gens qui ont de la classe. Ça ne se remarque pas forcément au premier coup d’œil, la classe, rien à voir avec l’appartenance sociale, l’épaisseur du porte-monnaie ou le nom de famille.
Mon amoureux, par exemple, pour parler de quelqu’un que je connais bien, a beaucoup de classe. Ouvrier et fier de l’être, il devrait appartenir à la catégorie des petits, des sans grades, voir des moutons suiveurs, ceux que l’on croise dans la rue, que l’on bouscule sans se retourner parce qu’on n’a pas de temps à perdre. Eh bien non, il est instruit, intelligent, fier, il réfléchit et se préoccupe du sort des plus humbles en faisant plein de moulinets avec les bras. Quel rapport avec la classe me direz-vous ?
Vous n’êtes pas sans savoir qu’en ce moment j’ai du souci au cinéma près de chez moi. Je serre les dents, je bosse du mieux que je peux, en gardant une bonne humeur que j’espère communicative. Et malgré quelques crampes à l’estomac, je crois que je m’en tire pas trop mal. Je me surnomme Rosetta et rien ni personne ne pourra m’empêcher de mener ma mission jusqu’au bout de la nuit. Eh bien, imaginez-vous que l’autre jour, hier pour être précise, en arrivant sur mon lieu de travail, un magnifique bouquet de fleurs m’attendait. Rouges comme le sang de la vie, vertes comme l’espoir qui m’anime, les fleurs trônaient sur le comptoir en me tendant leurs tiges à caresser. J’ai fait ma « caméléonne » en virant au carmin, cerise, corail, cramoisi, grenat, incarnat, pourpre, sang, vermeil, vermillon… entre autres. Bien évidement il y a avait un petit mot pour accompagner les gerberas, les roses et les œillets. Un mot d’encouragement, plein de poésie, d’amour et de délicatesse. Quatre lignes sur un papier de fleuriste qui inondent de bonheur les journées les plus tristes. Tous le monde m’a demandé si c’était mon anniversaire, ma fête, si j’attendais un bébé, à quelle date était prévue notre mariage, j’en passe et des meilleurs. Non, rien de tout ça. Juste une marque de solidarité, d’encouragement, d’accompagnement. Le bouquet est resté bien en évidence pour que les jaloux, les pisse-froid se rendent compte à quel point je suis forte parce que je suis aimée. Alors, c’est pas la grande classe ça ?
Et si je meure demain, on ne sait jamais, je veux qu’on m’enterre sans fleurs ni couronnes mais avec juste ce joli mot posé sur le cœur. Vous le trouverez facilement, j’ai jeté tout le contenu de mon sac de fille pour ne garder que lui.
19:13 Publié dans il faut soigner son relationnel | Lien permanent | Commentaires (5)
dimanche, 21 septembre 2008
Mode nuit du patrimoine
Hier je travaillais, enfin jusqu’à 17 heures seulement car j’avais remplacé une collègue la semaine passée et elle est donc venue me libérer pour le début de soirée. Liberté chérie quoique imprévue, difficile d’organiser un happening comme ça au pied levé dans mon petit appartement ! Heureusement il y a « magic internet » pour nous donner des idées et nous avons jeté, mon amoureux et moi, notre dévolu sur la nuit de patrimoine de Bayonne. C’est que nous avons bon goût à Bayonne. Pour ce genre de manifestation, la municipalité est capable d’organiser des choses fines, raffinées, avec de l’originalité, des belles couleurs et tout et tout… Nous voila donc partis, l’appareil photo dans le sac, pour la découverte de notre patrimoine, riche, ancien et rénové à grands coups de subventions.
Après un bon repas dans un restaurant sympa, nous avons rejoint un des points de rendez-vous de la tournée de la nuit dans les rues de Bayonne. Dans nuit du patrimoine il y a nuit et mon plébéien, l’appareil photo à la main, jouait au grand reporteur nyctalope. Et vas y que je te mitraille les jeunes qui jouaient de la musique, les façades des églises, la foule, tout, il mitraille tout. Le problème c’est qu’il faut, pour faire ressortir les belles couleurs, mettre l’appareil photo en « mode nuit ». C’est bien le « mode nuit », mais il ne faut pas bouger du tout, le mieux c’est d’avoir un trépied pour bien caler l’appareil, sinon c’est flou. Ça peut être joli le flou, mais ça reste flou. Et puis, évidement, impossible de se promener avec un trépied dans la foule, surtout qu’on a en pas acheté de trépied. C’est vrai que c’était joli, les façades illuminées, les textes racontant l’histoire de Bayonne, la musique qui accompagnait les promeneurs. A la fin il y a même eu un petit feu d’artifice au-dessus de l’échauguette. Moi j’aime bien les feux d’artifices, je ne peux m’empêcher de crier : « Vas-y mes impôts locaux, vas-y ! » J’aime bien payer pour les feux d’artifices. Puis nous sommes rentrés, heureux de toutes ces belles couleurs enregistrées dans nos rétines. Quand nous avons chargé les photos sur notre ordinateur, nous étions un peu déçus, car évidement elles étaient comme on s’y attendait, floues comme si nous avions bu des litres de Rioja. Et si j’écris cette petite note, c’est juste pour demander aux grandes instances organisatrices : « Vous ne pourriez pas l’organiser de jour la nuit du patrimoine ? C’est juste à cause du « mode nuit » de notre appareil photo. »
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vendredi, 19 septembre 2008
J’ai du souci
Bon c’est vrai, en ce moment, j’ai du souci dans ma vie, et c’est incroyable comme cela parasite tout mon temps qui passe. Je dis ça comme si je le découvrais alors que je ne suis pas née de la dernière pluie (hier matin), et donc je le savais déjà. Ca parasite la vie, l’envie d’écrire, la communication, le sommeil, très important le sommeil, mais c’est formateur, c’est comme ça le souci. Mais rien ne m’empêchera jamais d’aller au cinéma à côté de chez moi pour voir de beaux films et pour vous les recommander. Donc, voici en vrac et dans le désordre les films que je vous recommande :
Le silence de Lorna des frères Dardenne. Si moi j’ai du souci, je ne vous dis pas pour Lorna ! C’est une vraie boîte à emmerdes à elle toute seule. C'est son histoire, très forte, celle d'une lutte permanente pour survivre. Sa vie est noire, sèche. Un bon remède pour relativiser le souci. Match nul entre le bonheur et le souci.
Rumba de Fiona Gordon, Dominique Abel et Bruno Romy. Evidement, je suis allée le voir, depuis le temps que je vous en parle ! Il faut dire que je l’attendais en trépignant devant la salle. Et là c’est tout le contraire du souci, c’est la poésie à l’état pur, le burlesque, la joie de vivre, un conte magnifique, un cinéma lumineux. C’est sûr, quand on a du souci, on est drôlement mieux armé à la sortie et il a intérêt à se faire tout petit le souci. Un à zéro pour le bonheur.
Parlez moi de la pluie d’Agnès Jaoui. Si vous avez besoin d’une bonne dose d’intelligence supplémentaire, d’humour et de phychologie pour régler le souci qui vous taraude, courrez vite au cinéma à côté de chez moi. Vous serez tellement excité par ce cinéma que ce n’est plus le souci qui vous empêchera de dormir, mais les fous rires en repensant au film. Tiens, ça me fait penser qu’il faut que j’achète du fenouil. A mon avis quelques scènes anthologiques resteront dans la mémoire des cinéphiles. Deux à zéro pour le bonheur.
Hier nous sommes allés voir, en avant-première, mon amoureux et moi, la Palme d’or du festival de Cannes : Entre les murs de Laurent Cantet. Je ne sais pas comment on peut représenter un sifflement d’admiration sur le clavier, mais là on peut faire une pause pour siffler, applaudir, se lever en signe de respect, la hola, n’est pas du tout appropriée donc je ne vous la propose pas. C’est un constat terrible sur l’enseignement, à mon avis, ils ne sont pas prêts de recruter dans l’éducation nationale avec ce film. Mais c’est la société toute entière que l’on sait malade. Un bel hommage au métier de professeur. Nous sommes pendant plus de deux heures dans une salle de classe de 4ème, mais je n’ai rien reconnu de mes cours passés dans l’espièglerie gentillette des années soixante-dix. Alors là c’est pas gagné pour le bonheur, écrasé qu’il est, dépassé, distancé, il n’est plus dans la course. Souci vainqueur par KO. Notre société est malade, les jeunes sont perdus, les profs rament et font ce qu’ils peuvent, contre vents et marées pour maintenir un bateau qui coule, et là je vous le dis, on a tous du souci à se faire. Et pour parler comme les profs de français, souci est un doux euphémisme.
12:47 Publié dans Je fais ça trois fois par semaine | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 11 septembre 2008
Une saison sans pop corn
Afin de participer à la célébration de ce qui est maintenant, voici un lien sur une saison sans pop corn. Ce film dédié à la gloire du cinéma près de chez moi est sorti sur les écrans chiliens et vous pourrez le découvrir au festival de film latino américain de Biarritz qui se déroulera du 29 septembre au 5 octobre 2008. Je crois qu’il est hors compétition, mais quand même tout le monde pourra le voir. Nous devrions, nous les salariés qui avons participé au film, être invités comme des pachas, je vais mettre une belle robe de princesse et des paillettes sur mes paupières et en avant pour la gloire locale. (Pour ce dernier lien, la vidéo est un peu longue à venir, il faut juste attendre sans rien faire.)
Avis aux photographes professionnels, je préfère les photos sur mon profil droit.
11:36 Publié dans bulles de champagne | Lien permanent | Commentaires (5)